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 les aléas du destin

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كاتب الموضوعرسالة
اسير الليل
مشرف واحة التربية و الثقافة والعلوم
اسير الليل


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les aléas du destin Empty
مُساهمةموضوع: les aléas du destin   les aléas du destin Emptyالإثنين ديسمبر 27, 2010 9:03 am

[size=25]Elle a entendu une voiture s’arrêter devant le portail de l’immeuble. i
i - Tiens, se dit-elle, il a déjà fini sa tournée des bars ! i
Elle se précipita vers la cuisine pour finir de
préparer le diner tout en pensant à son calvaire qui allait commencer
trop tôt ce week-end, elle n’en connaissait le scenario que très bien
!...i
Comme d’habitude, il remonterait l’escalier d’un
pas lourd en braillant des airs oum-keltoumiens, il trébucherait
infailliblement sur la dernière marche, plus haute que les autres, et la
mélodie se muerait en mugissements injurieux
! i
Comme d’habitude, il essaierait plusieurs clés avant de tomber sur la
bonne et ouvrir la porte de leur appartement ; sa dernière barricade à
elle avant le déluge…
! i
Comme d’habitude, elle redouterait son entrée fracassante dans la
salle à manger où elle avait déjà dressé la table pour diner. Un diner
qui n’était jamais à son gout ; trop cuit, pas assez de sel, pas assez
de sauce, trop d’épices, salade mal assaisonnée, café froid…toutes les
excuses étaient valables pour exploser
. i
Comme d’habitude, elle serait pétrifiée par la peur et son mutisme
serait perçu par son mari comme un défi, une bravade ce qui attiserait
encore et encore sa colère. Elle ne ferait rien pour le détromper ;
cette attitude lui préservait un semblant d’amour propre, de fierté
. i


Comme
d’habitude, il lui jetterait tout sur la figure et loin de se calmer,
se ruerait sur elle, la tirerait par la main jusqu’à la porte d’entrée
pour la jeter dehors comme une marchandise périmée
!i
Comme d’habitude, ses cris fous lui parviendraient jusqu’à chez sa
voisine qui l’aurait accueillie pour la nuit. Et là ce serait un autre
supplice, et non des moindres qui commencerait. Ce serait un long
discours sur l’émancipation et les droits de la femme, sur la Modawana
et ses atouts
i
iL’époque de
sérail et de Sisayed est révolue, dirait sa voisine, tu n’es pas son
esclave ! pourquoi tu te laisses faire..où est ta fierté..ton
orgueil..ton amour propre ? …demande le divorce et avec la Modawana tu
l’auras en deux tours trois mouvements avec en bonus la maison la
voiture et une somme rondelette…à ta place j’aurai bla bla bla ….je
connais un fqih pieux et hors de doute bla bla bla
….i
comme d’habitude, elle n’aurait ni la force ni le moral pour discuter
de la Modawana ou l’émancipation ou la sorcellerie !..Souvent les gens
parlaient à blanc quand ils ne sont pas dans le bain, et sa voisine ne
savait ou ne voulait rien savoir sur les conditions de la femme divorcée
dans notre société, surtout si elle était issue d’un milieu modeste et
sans nul autre revenu que l’aumône d’un ex-mari souvent rancunier. Et
dans son cas, même cette aumône elle l’aurait pas de son mari puisqu’ils
n’avaient pas eu d’enfants
! i


Un coup de sonnette strident coupa court à son imagination vagabonde. i
iQuoi, encore ! Il a égaré ses clés aussi, s’exclama-t-elle. i
Par réflexe, elle jeta un coup d’œil par le judas de la porte et pâlît. i
imon Dieu..un agent de police ! Son esprit s’égailla dans tous les sens puis se figea sur deux fatalités : la morgue et la prison ! i

………….……………

Un deuxième coup de sonnette la fit sursauter et tirer de sa
léthargie. Elle ouvrit la porte implorant Dieu avec ferveur. Toute sa
rancune, son dépit, ses humiliations étaient oubliées balayés devant la
crainte de perdre son Aziz
! i
L’agent interrompit ses prières
iBonsoir madame. C’est ici où réside Mr Benchemsi ? i
in..n..no..non mmonsieur, balbutia-t-elle, la gorge serrée. Ce c’est l’immeuble d'à coté.
i Merci Madame et bonne soirée ! i
Encore sous le choc, elle ferma la porte et se dirigea vers le salon comme une somnambule.
iC’est un signe de Dieu, un avertissement, ne cessa-t-elle de se répéter! i
Je suis en train de vivre en marge de la vie à m’apitoyer sur mon
sort, sans rien tenter, c’est quoi cette passivité, allez réveille-toi
un peu Hanan
! i


Jamais
elle n’a eu aussi peur depuis l’accident de ses parents survenu il y a
quelques années. elle se souvint des moindres détails comme si c’était
hier ; l’agent de police qui sonnait à leur porte…la course folle vers
l’hôpital..la morgue. Elle n’oublierait jamais ces moments pénibles et
surtout le soutien et le réconfort illimités de son mari. Oui, Aziz
n’était pas du tout mauvais, c’était plutôt une bonne graine ! Quand il
est sobre, il était toute gentillesse, toute tendresse, pour se
métamorphoser complètement le week-end, c’était incompréhensible,
peut-être que sa voisine avait raison et que quelqu’un leur avait jeté
un sort ? De toute façon, il était temps de faire une mise au point et
mettre la main sur ce qui clochait entre eux ces derniers mois ! i
Elle souriait en pensant à sa voisine qui se plaisait à lui répéter, mi-figue mi-raisin :
i –Tu lui trouves toujours des excuses à ton Aziz chéri ! i
Toi ma grande, tu dois souffrir de ce fameux syndrome de Stockholm. Va te faire soigner avant qu’il ne soit trop tard ! i
N’importe quoi ! Elle n’était pas la victime de son mari, mais peut-être que tous deux étaient victimes du destin. i
Ce soir elle quitterait ce masque d’indifférence qui mettait son mari en
rogne, elle irait jusqu’à l’attendre en haut des escaliers pour lui
éviter ses démêlés avec la dernière marche. Elle organiserait une soirée
tranquille et détendue. Ils pourraient ainsi parler de leurs problèmes
à cœur ouvert

…………………………..



Aziz était assis devant une bière tiédie, dans un bar au centre ville.
Il tournait et retournait son verre en fixant le liquide ambré au fond
sans le voir. Il détestait cette atmosphère qui puait la débauche. Il
détestait le tour que prenait son ménage et sa vie avec. Il se détestait
pour son agressivité envers sa femme, sa Hanane cherie.il faut mettre
fin à ce cycle infernal ; il ne supportait plus le poids du remord à
chaque fois qu’il contemplait son visage angélique. Hanane était la
meilleure des épouses, rien à lui reprocher sinon cet instinct
maternel. Son cri de désespoir et de dépit l’étouffait. cela allait mal
et cela durait longtemps, depuis le jour où il a surpris Hanane devant
la fenêtre de leur chambre à regarder jouer le petit Akram, fils des
voisins. Elle ne s’est même pas rendu compte de sa présence. Elle
pleurait en silence et ses larmes étaient comme des coups de poignard
dans son cœur et son âme, des coups qui saignaient toujours. Il s’en
voulait de ne pouvoir combler le vœu légitime de sa femme bien-aimée. i
Les premières années de leurs mariage, et quand le petit ange a tardé de
venir, ils avaient entamé une séries de consultations et d’analyses, le
verdict était sans appel : le hic venait de lui. Et pour seule
solution, on leur avait suggérés une insémination artificielle avec
donneur. C’était hors de question, ils avaient refusé catégorisent ;
leur enfant ne peut être que de leurs chair et leur sang à deux ! i
Leur décision précise, ils n’en avaient plus parlé et la vie avait
repris son cours. Il s’était fait à l’idée de n’avoir pas d’enfant et
avait pensé que c’était de même pour sa femme ; il s’était trompé
lourdement. i


Il
se prit la tête entre les mains, ses yeux larmoyaient ; il n’en pouvait
plus de cette douleur, il devait franchir le pas…d’un coup, il se dressa
; sa décision était prise, il en parlerait à Hanane cette nuit même.
Une paix intérieure le pénétra, il se sentait calme et délivré, c’en
était fini avec ses tergiversations. i
Il paya son verre, sortit précipitamment comme s’il craignait de revenir
sur sa décision, se dirigea vers le parking pour prendre sa voiture
direction la maison. Il gara la voiture et monta l’escalier d’un pas
alerte en cherchant ses clés…peine inutile ; Hanane était là, au pas de
la porte. i
i –Aziz, ca va mon ami ?s’exclama-t-elle
i – Quoi Hanane. Tu es étonnée que je sois sobre à cette heure la ?fit-il avec sarcasme
i – Pas du tout mon
chéri, viens, entrons ! Elle ferma la porte derrière eux alors qu’il
s’avançait vers le salon et il se figea devant le spectacle : une table à
deux étaient dressée avec une rose sur chaque assiette, des pétales de
roses éparpillée sur la table et deux chandelles de chaque coté. Des
bougies allumées partout dans le salon. Hanane éteignit la lumière et se
pressa pour mettre en marche leur vieux tourne-disque. La voix rauque
de leur chanteur préféré diffusa.
i – J’ai voulu te faire une surprise Aziz, ca te plait ? i


Doucement, il lui prit la main, la fit asseoir sur le canapé et prit place à coté d’elle. i
i – écoute-moi bien
Hanane, tu sais que je t’aime plus que tout au monde et t’épouser était
une bénédiction de Dieu. Mais tu dois être embrouillée et scandalisée
par mon comportement vil et honteux de ces derniers mois. je ne me le
pardonnerai jamais et je n’ose espérer ton pardon..Il fit une pause,
puis continua avec une voix altérée
i – arrêtons de tourner autour du pot, tu désires ardemment un enfant et je ne peux te l’offrir
i- mais Aziz je n’ai jamais protesté ou…d’un geste lent de la main, il l’arrêta
i – tes regards, tes larmes en disent long Hanane et c’est ton droit le plus élémentaire ; tu dois refaire ta vie et…i
i – NOOON, sanglota-t-elle, tu ne peux pas me faire ca ! c’est quoi la vie sans toi..non non non… ne me quitte pas ne me tue pas
Tendrement, Aziz prend le visage de sa femme entre ses mains et la regarda droit dans les yeux
i – tu verras ma
chérie, quand tu prendras ton bébé dans tes bras, tu oublieras le monde
entier, moi compris. Je serai toujours la, à tes cotés, tu ne manqueras
de rien jusqu’à…je t’aime trop pour te priver de ce bonheur et je sais
qu’à ma place tu auras fait la même chose. i
Il essuya une larme sur le visage de sa femme, lui déposa un baiser sur le front…Et la répudia

………………..…..

Hanane se tut…leur histoire n’était pas finie pour autant... il verra bien ! i
FIN
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